Dimanche de la santé : 12 février 2023

La santé, un don précieux mis à l’honneur chaque année en lien avec la journée mondiale des malades du 11 février

le 10 février 2023

Dimanche de la santé : 12 février 2023

Depuis quelques années au sein de l’Église catholique, chaque dimanche jouxtant la journée mondiale des malades le 11 février : jour anniversaire de la première apparition à Lourdes, nous fêtons la santé. Il s’agit de mettre à l’honneur non seulement ce don précieux qui peut nous être octroyé d’être en bonne santé, présent qui se doit d’être soigneusement préservé mais aussi de soutenir tous ceux qui entourent ou soutiennent de diverse manière ceux qui sont fragilisés par une épreuve de santé. Et en ce domaine, moult personnes agissent dans le monde médical, paramédical, au sein de nombreuses associations confessionnelles ou pas, sans oublier les très nombreux aidants souvent discrets, travailleurs invisibles qui se mettent au quotidien au service de leur proche afin d’améliorer leur condition de vie. En Église, la pastorale de la santé agit à divers niveaux, organisée en différents secteurs : aumôneries d’hôpitaux AH, service évangélique des malades SEM, pastorale des personnes en situation de handicap PPH. Cette année, le thème retenu pour nourrir la réflexion des intervenants dans leur mission est « Moi, je vous dis... » Mt (5,17-37).

« Moi, je », c’est le Christ notre Seigneur qui parle, Lui en personne ! La formule pourrait sembler présomptueuse employée par le commun des mortels mais dans ce cas, c’est le Verbe fait chair venu partager notre condition d’homme, Parole de Dieu incarnée pour faire alliance avec les hommes. Parole qui fait foi, en laquelle nous pouvons placer toute notre confiance et notre espérance. Parole positionnée clairement pour un dialogue direct, sans détours, non-dits, langue de bois ou mensonges, pour un parler vrai, ce sont en effet la Grâce et la Vérité qui nous sont adressées par cette voix du Seigneur. Parole éternelle qui se dit toujours aujourd’hui au milieu du tumulte ambiant. Dans le bruit généré par nombre de nos contemporains avec les affirmations d’un tel, les assertions d’un autre, les interventions de ceux qui tentent de se faire entendre plus ou moins pacifiquement, ... Dans le brouhaha de notre époque où surgissent de nombreux courants de pensées plus ou moins inspirés, ... Dans la clameur d’un monde ultra changeant au flux médiatique incessant avec révélations et informations de toutes sortes qui foisonnent faisant que bien des notions deviennent inaudibles. Jésus lui se démarque, véritable personnification de la voix divine, il aurait pu dire « Je » mais il dit « Moi, je ». Dans cette formule qui nous parle ici et maintenant, interjection puissante, véritable appel à la conversion, cri lancé à tous, loin de vouloir s’enfermer sur lui-même, il s’adresse à la multitude, nous engageant sans aucun doute à nous tourner vers Lui et à tout ramener à Lui.

En effet, par le « vous » il s’adresse à nous à titre universel, nous en tant qu’ensemble mais aussi plus particulièrement à chacun d’entre nous à titre personnel, au cas par cas. Il aurait pu dire « Moi, je dis » mais il énonce « Moi, je vous dis » et en ce sens il ne s’agit pas d’un discours général. Par la personnalisation « Moi, je » n’incite-t-il pas d’ailleurs chacun à donner une réponse singulière à ce qui est dit ? Alors, comment vais-je entendre cette Parole vivante qui résonne à mes oreilles ? Vais-je la laisser pénétrer au plus profond de mon être afin qu’elle se fasse nourriture, qu’elle se fasse agissante et me mette en mouvement ? Vais-je me l’approprier et la laisser me façonner ? Bien plus que de l’entendre, je me dois de l’écouter avec attention, avec une disponibilité totale et pour cela certainement faire silence... M’arrêter pour mieux me mouvoir par la suite en adéquation avec cette Parole qui me traverse et me touche en plein cœur.
Que va-t-il, se passer en retour ? car le Seigneur ne m’impose rien, il mentionne « je vous dis », il ne se positionne pas en donneur d’ordre respectant ma liberté et me laissant exercer mon jugement. En écho avec cette formulation et en lien avec Lourdes, nous pensons à Sainte Bernadette chargée de dire et non pas de faire croire. Cette voix du Seigneur qui est annoncée et dit ce que Dieu voit et pense, je suis libre de l’entendre et de l’écouter. Avec délicatesse mais autorité et force, le Christ propose un chemin nouveau, il trace la voie et incite simplement à le suivre, indiquant la manière d’être au monde et en relation, le moyen de réguler les interactions qui nous lient. Il dresse le tableau et dans cet évangile pour le moins mordant « que votre parole soit « oui » » si c’est oui, « non » si c’est non, ce qui est en plus vient du Mauvais », il bouscule nos codes de politesse, nos réflexes de pensée, il nous incite à nous remettre en question, à nous ajuster, à opérer un réel retournement et surtout à parler en vérité, ce notamment en adoptant de nouveaux modes de réflexion et d’action afin de mettre en adéquation nos paroles et nos actes pour tendre vers la volonté divine.

En pastorale de la santé, nous pensons de fait à toutes les personnes qu’il nous est donné de rencontrer mais cela concerne aussi tout un chacun dans toute relation qui va s’établir avec autrui.
Est-ce que je me mets vraiment à l’écoute de l’autre, de ce qu’il a dire, à me dire, est ce que je sais réellement accueillir sa parole et prendre le temps nécessaire pour l’écouter, suis-je respectueux de ses convictions, de son propre cheminement ? Au travers de ces quelques mots « Moi, je vous dis... » nous avons perçu la richesse de ce qui est transmis par-delà le contenu qui va suivre. A l’image du Christ, la personne que je rencontre et qui va se dire se révèle et se donne. Dans la multiplicité des situations, selon les possibilités de chacun, qu’est-ce que cet autre qui n’est pas moi va m’apporter, qu’a-t-il à m’apprendre ? Quel échange peut avoir lieu ? Pour être dans la vraie relation et notamment celle qui aide à grandir ou celle qui aide tout simplement, il importe d’apprendre à écouter et se taire, cette écoute exigeante, parfois difficile au vu de ce qui peut être formulé est un réel apprentissage qui se fait dans l’humilité, dans l’acceptation de ce que cet a(A)utre dit.
Et s’il me vient à devoir prendre la parole, est ce que je sais avec précaution laisser place aux bons mots, à un discours teinté de bienveillance, de douceur sans vouloir imposer à tout prix mes propres valeurs ou mon point de vue ?

De ma proximité au Christ, de la place que je lui laisse dans mon existence, de la prière, de la façon dont je m’approprie son enseignement et le laisse parler en moi dépendra mon intervention. Que je puisse sans cesse apprendre de Lui, garder ses préceptes, observer ses volontés afin de parler avec droiture dans un esprit de justice. Par le souffle de l’Esprit, qu’il me soit ainsi donné de m’exprimer avec sagesse et intelligence afin d’ajuster ma parole avec compassion et en toute fraternité ; pour que cette parole charitable soit, si possible, porteuse de fécondité, salvatrice...

Claire Trizis
Aumônier Hôpital de Cahors

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